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  • Photo du rédacteurAimée Verret

3 idées reçues sur la révision linguistique

J’utilise ici le féminin générique, bien que des hommes pratiquent également ce métier, bien entendu. Et je traite en particulier de la révision dans un contexte d'édition littéraire.




1- Je ne fais pas de fautes quand j’écris, donc je pourrais réviser les autres.

C’est un bon point de départ, bien sûr, de bien maîtriser le français. Mais c’est différent d’écrire soi-même un texte, qu’on peut éditer à loisir, et de réviser quelqu’un d’autre. Sais-tu où et quoi chercher pour vérifier un mot ou une construction de phrase? Sais-tu comment expliquer ta correction à un ou une autrice? On ne peut pas répondre: « Je le sais parce que j’écris toujours ça de même », et on ne peut pas modifier des phrases qui sont correctes parce que ça fait notre affaire.

Et… es-tu vraiment sûr-e de ne pas faire de fautes? ;-)

Si la révision comme métier t’intéresse, il existe plusieurs bons programmes courts à l’université.


2- La réviseuse connaît toutes les règles par cœur.

Eh non! Quand on me pose une question, je vérifie toujours avant de répondre, même si je crois connaître la réponse. Le dictionnaire et le Bon Usage sont mes meilleurs amis. D’ailleurs, j’évalue le travail d’une réviseuse en fonction du fait qu’elle vérifie tout, même ce qu’elle sait. Pour moi, quelqu’un qui fait les choses « par cœur » trahit son inexpérience.

Je pense qu’il est utile de connaître et d’utiliser tous les outils à notre disposition, comme le correcteur Antidote, qui vient compléter mon travail. Je suis plus intéressée par quelqu’un qui maîtrise les outils que par un perroquet rigide.


3- La réviseuse va changer le ton de mon texte et privilégier un français normatif « parfait ».

Une réviseuse qui fait bien son travail va être à l’écoute du texte, de son ton et de ses personnages, et formuler ses suggestions en fonction de cela. On ne corrige pas comme des profs – je dis cela avec tout le respect que je dois à la visée pédagogique de leur travail! Quand on publie au Québec, on sait qu’on est au Québec, et on va respecter la langue d’ici.

Il m’arrive fréquemment d'écrire en commentaire: « Théoriquement, on devrait remplacer ceci par cela, car c’est considéré comme un anglicisme. Mais, comme on est dans un dialogue, je pense que c’est plus naturel de le laisser tel quel. »

Mon travail, en gros, est de signaler les fautes et les potentielles entorses à la norme, mais c’est l’auteur ou l’autrice ainsi que son coach littéraire qui vont trancher. S’ils ou elles veulent garder des « fautes », c’est leur droit; tant que c’est assumé et fait en toute connaissance de cause!

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